RÉFLEXION SUR NOS CAMPAGNES…

Tout un peuple non atteint.

Il y a quelques jours, j’ai eu un entretien avec un missionnaire américain, au Texas, qui travaille pour une grosse organisation internationale. Il m’a dit qu’il y a 10 ans, il restait environ 72 peuples « non-atteints » dans le monde, et que ce chiffre était aujourd’hui de moins 30… Le retour de Christ lui semblait donc pour très bientôt si on gardait le rythme.

En effet, la bible ne nous dit-elle pas que le Seigneur reviendra quand toutes les nations auront entendu parler de Lui ? « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin » (Matthieu 24:14).

Je me réjouirais volontiers de voir une telle avancée de l’évangile si une réflexion n’avait jailli immédiatement dans mon esprit. Ces chiffres sont-ils cohérents avec la réalité de nos pays ? La bonne nouvelle du royaume de Dieu a-t-elle été bel et bien prêchée à toutes les nations en dehors de la trentaine qui reste ?

Nous avons passé 31 ans dans le champ missionnaire, dont la moitié en France et aux USA. Oui, je sais, certains pensent que la France ou les USA ne sont pas des champs missionnaires. Un jour, un pasteur américain s’est mis en colère quand je me suis présenté comme missionnaire aux États-Unis qui est l’un des pays qui en envoient le plus au monde. Cependant, la question se pose aujourd’hui de savoir “quelle bonne nouvelle ” y a été prêchée. Et ensuite, quand pour la dernière fois a-t-elle été prêchée ?

Je vis depuis notre retour en France il y a trois ans dans un hameau de 120 âmes, au cœur du Quercy Blanc. Oui oui, ça existe, dans le sud-ouest de la France… Vous ne saviez pas ? Pas étonnant, beaucoup de gens n’ont pas idée de là où ça se trouve. Une région magnifique dont nous sommes tombés amoureux Cathy et moi. Après ces quelques années, j’ai réalisé que la plupart des gens qui y vivent, bien que catholiques pour la majorité, n’ont jamais été exposés à l’évangile du Royaume. Car c’est bien de ça qu’il s’agit.

Si les villes en France, petites et grandes, ont plus ou moins chacune une église dite évangélique, ce n’est pas le cas pour la majorité de nos campagnes.
Dans la ville de Cahors, chef-lieu de notre département, il y a deux assemblées. J’imagine qu’elles font de l’évangélisation au niveau local. Mais quid des campagnes ?

« On a déjà trop à faire ici en ville. C’est compliqué au milieu de la population d’une ville de faire venir les gens dans une réunion d’évangélisation, alors tu imagines une réunion à Pétaouchnoque ? Et puis les gens ne viendront pas nous aider… » Oui, bon, il y a peut-être d’autres moyens que des réunions.

Alors, les paysans du Quercy seraient-ils un peuple non atteint ? Comme celui de Bretagne, du Périgord, du Vivarais, des petites communes de moyenne et haute montagne… des lieux reculés, peu habités. Sont-ils moins importants aux yeux de Dieu que l’habitant des villes, de Madagascar ou du Niger ? Pas aussi exotique certes, mais tout aussi précieux, j’en suis convaincu.

J’ai été missionnaire à Madagascar où j’ai parcouru la brousse à pied pendant des jours, faute de routes carrossables, à la recherche de villages qui ne figuraient sur aucune carte, pour annoncer avec mon ami Georges R. l’évangile et y implanter des églises.

Certains villages français n’ont plus eu la visite du prêtre depuis des années. Chez nous, il vient faire une messe d’enterrement quand il y a un décès. Même les grandes fêtes catholiques n’y sont plus célébrées. De plus, pourrions-nous vraiment considérer cela comme un témoignage de la bonne nouvelle du royaume ? En fait des générations sont nées, ont grandi, vécu et sont enterrées dans nos campagnes sans n’avoir jamais reçu le message de l’évangile.

Je voudrais alors démarrer une grande concertation en ligne sur le thème : comment toucher nos campagnes efficacement ?

Je vous invite à nous donner votre avis, vos réflexions, vos idées sur ce thème en commentaire afin de faire avancer les choses pour que nos campagnes ne soient plus un peuple non atteint.

9 thoughts on “RÉFLEXION SUR NOS CAMPAGNES…”

  1. A paris , je donne l’évangile de Jean , Cela est reçu avec étonnement mais aussi avec joie. Ils
    repartent avec comme avec un trésor. Un jour peut-être ….!

  2. Merci. Très bonne réflexion… La notion de peuple non atteint mérite qu’on la définisse un peu plus… Il y a tant de groupes non atteints près de chez nous !

  3. Très intéressant et stimulant cette réflexion.
    Merci Mikaël… tu te souviens peut être de Françoise D, à l’origine de Siloé. Elle a emménagé il y a quelques temps dans un petit village du Puy de Dôme, 345 habitants.
    Elle témoigne et les gens, à fond dans l’occultisme, commence à être touchés. C’est çà aussi la réalité de nos campagnes. On fait une visio avec plusieurs personnes tous les jeudis.
    Du coup, ton appel à toucher les villages non atteints me défient. Je vais prier là-dessus et on en reparle.
    Bises à vous deux

  4. Nous sommes depuis 1 an et 2 mois dans le Tarn dans un petit village de 509 habitants à 800 m d’altitude après avoir quitté la ville de Nîmes dans le Gard🌞
    Les contacts se font au fur et à mesure des rencontres lors de nos balades, service à des personnes âgées invitation apéro…. et si l’ouverture se fait on donne notre témoignage. Plus rare mais déjà vécu, prière pour la guérison. Alléluia. Le temple du village ouvre un mois dans l’année en août. On y participe. On ose pas encore franchir les portes de l’église catho sauf une fois😔
    On se réjouis de bientôt vous rencontrer dans votre belle campagne 🏡. À bientôt

  5. Tout à fait d’accord sur ton partage , je suis interpellée sur cet aspect résidant dans un petit village . Depuis des années je suis dans ce questionnement relatif à la manière d’ atteindre les gens par l’annonce de l’évangile. Il y a des choses à entreprendre créer de l’envenementiel
    est toujours possible : concerts gratuits, spectacles , chorale etc mais il me semble essentiel de se faire connaître et de connecter avec les gens et c’est parfois long , ça prend du temps . Il faut se servir de toutes les occasions. L’idée d’en parler et de prier ensemble pour un mouvement de Dieu dans les campagnes est peut-être un bon point de départ …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.