Et bien oui, je m’intéresse la politique.
En tout cas dans son sens original, celui « Politikos », et qui désigne ce qui est relatif à l’organisation ou autogestion d’une cité ou d’un groupe (en grec : polis, en latin : civitas) et à la façon d’exercice du pouvoir dans une société organisée.
Certainement pas cependant en ce qui concerne une quelconque élection, je suis redevenu bien trop anarchiste… Je suis chrétien avant tout, et anarchiste au sens noble du terme.
Peut-il y avoir de la noblesse dans l’anarchie ?
Oui ! J’en suis persuadé, tant qu’elle reste éloignée de ce qui a « tué » la politique. Nous en parlerons plus tard.
Le principe noble dans la notion d’anarchie — de l’autogestion — est que chacun n’a d’autorité que dans sa sphère personnelle de compétence et si chacun respecte celle de l’autre, alors tout va bien et il n’y aura aucun problème de soumission ou d’autorité.
Le fait aujourd’hui, c’est que notre système démocratique à bout de souffle crée un manque flagrant de légitimité chez les « élus ». Cela pousse les gens à se révolter, car la majorité réelle n’a en fait pas voté pour ceux qui arrivent au pouvoir.

Est-il alors logique nous soumettre, juste parce que quelqu’un est élu ou qu’il a pris le pouvoir, ce qui revient en fait au même de nos jours. Nous assistons depuis des décennies à une captation totale de la démocratie, opérée par une poignée de politiciens professionnels.
Ils ont fait souvent les mêmes parcours universitaires, viennent régulièrement des mêmes milieux sociaux, et semblent déconnectés de la réalité des gens qu’ils aspirent à diriger.
Il y a-t-il encore des vote d’adhésion ?
Une autre chose qui a éloigné les gens des isoloirs, c’est que depuis les années 90, il n’y a plus vraiment, sauf dans certains micros partis, de votes d’adhésion. On ne vote plus que « contre » les uns, rarement « pour » les autres, mais en fait on vote toujours pour les mêmes.

On nous parle de « front républicain » face à l’extrême droite, de « cordon sanitaire » en se drapant dans une légitimité outrée devant les frasques verbales des politiques les plus outranciers. Mais on continue à se taire face aux exactions les plus cyniques en chine, en Russie, ou aux USA ou au Brésil.
Dans ce contexte, ce n’est pas parce que 51 % des gens votent dans un sens qu’ils ont pour autant raison et qu’ils peuvent imposer à tous leur point de vue et leur incompétence.
Qui aujourd’hui se sent représenté par les gens pour qui il a voté ? Qui est réellement compétent pour conduire notre société ?
La compétence, c’est la combinaison de 2 savoirs… Le savoir-faire et le savoir-être. Il manque malheureusement bien trop souvent du second à notre classe politique ! Il n’y aura pas de réel « savoir-être » tant que le mensonge, la cupidité, la recherche du pouvoir resteront les motivations premières de ceux qui prétendent nous diriger ! Ils savent « paraître », ça oui. Avec toutes les ficelles de la « com ». Mais qui sont-ils derrière cette façade.
Il semblerait donc qu’il n’y a pas de compétence réelle en politique. Au mieux, il n’y a qu’un certain savoir-faire…
Être actif dans la société civile (le monde associatif, l’entreprise) reste le seul chemin qu’il nous resterait en dehors de la révolution. Là, en effet, la compétence compte réellement, si on veut faire la différence. Comment dire à ton frère, « Va, mange… Et le renvoyer à vide » ? Jacques 2 : 14-16

Si Dieu nous demande de prier pour nos autorités afin de vivre dans la paix, Il ne nous a jamais demandé de prendre le pouvoir, par nos votes, ou par nos manifestations.
On sort alors de la notion de « pouvoir » pour entrée dans celle de « service », car le savoir-être sans l’action ne sert pas à grand-chose.
La réalité, c’est que nous ne sommes pas appelés à commander, mais à servir :
« Jésus les appela, et dit : vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent. Il n’en sera pas de même au milieu de vous.
Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ;
et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de beaucoup. »
C’est çà les chrétien ?
On m’a souvent fait remarquer, chez mes amis non chrétiens, que c’est le problème des institutions chrétiennes d’aujourd’hui… Je dirais plutôt que c’est le problème du principe « institutionnel » en général.
En effet, l’institution pour survivre est utilisatrice de trop de moyens censés être au service de ses buts et non d’elle-même. Si cela se retrouve certes dans l’église, c’est parce que cette dernière a calqué son fonctionnement sur les institutions séculières.
On en revient à la racine du problème, tant chez les politiques que dans le clergé (toutes dénominations confondues) : la soif de pouvoir qui pousse ceux qui la dirigent à se croire supérieurs au but qu’elle poursuit ?
Que ce soit les églises, les partis politiques, les œuvres caritatives (l’UNICEF, Caritas, Médecin du monde)… ou l’état, l’institution prévaut encore et encore sur ses propres buts.
Serais-je redevenu trop anarchiste pour vous ? (voir mon article : Abstentionniste Militant)
Plus sérieusement, les états, les églises (ou toute institution) sous sa forme actuelle, sont incompatibles avec la vision biblique du monde, et ce quelque soit le programme, le ministère ou le parti qui l’anime.
Nous sommes arrivés au bout de ce système, tant dans la vie de tous les jours que dans l’église et nous ne pouvons plus marcher en croyant aveuglement à ces contes de fées.
Il nous faut comprendre que le Royaume de Dieu ne peut s’établir qu’à la condition où nous reconnaîtrons qu’il y a un Roi ! Ce n’est pas la démocratie qui nous sauvera, c’est un ROI DE GLOIRE : JÉSUS !
Mikaël REALE