Depuis des années, nous avons décidé, ma femme et moi de « vivre par la foi ». Je ne vous cache pas que j’ai souvent douté du bien-fondé de cette expression : « vivre par la foi » !

Si je devais me limiter à ce que les gens entendent généralement par-là (ne pas avoir de travail séculier), je crois que j’arrêterais immédiatement la rédaction de cet article. Je veux simplement partager certaines réflexions utiles à notre propos.

Pour commencer, j’aimerais décortiquer avec vous cette expression. « Vivre par la Foi ».

Définition :  Vivre, c’est l’état d’être en vie, mais aussi la façon de laquelle on vit, comme se procurer les moyens de vivre, de se soutenir ou encore se conduire d’une certaine manière, se conformer aux usages.

Définition : La foi est l’attitude de l’homme qui accepte et tient pour vraies des réalités qui sont invisibles, ou incontrôlables. Elle est un acte par lequel l’homme s’en remet volontairement à Dieu, le reconnaissant comme bon, fidèle et capable de tenir ses promesses.

Nous pouvons donc tenter de définir « Vivre par la foi » comme suit : « Vivre notre vie de tous les jours, tant au niveau de nos besoins matériels (corps), que de nos besoins affectifs (âme) et que de nos besoins spirituels (esprit), en nous conformant au fait que notre Dieu est bon, fidèle et capable de tenir toutes les promesses qu’Il nous a données dans l’alliance qu’Il a établie avec nous en Jésus son Fils »

De cette définition, nous pouvons tirer un premier fait qui me paraît primordial pour le corps de Christ. Nous sommes tous appelés à vivre par la foi.

Ce n’est pas l’apanage de quelques-uns qui seraient entrés dans une sphère spirituelle élevée, mais l’appel que Dieu lance à tous ceux qui veulent être des disciples de Jésus. Nous tous, qui sommes justifiés par lui sommes « juste » et donc appelés à vivre par la foi. « Le juste vivra par sa foi » Habacuc 1 :1-5, 2 :1-4

Dans l’épître aux Romains, Paul cite le prophète Habacuc, dans sa déclaration : « En effet, c’est l’Évangile qui révèle la justice de Dieu par la foi et pour la foi, comme cela est écrit : le juste vivra par la foi ».  Romains 1 :15-17

Je tiens à ce sujet à signaler un détail qui a son importance dans mon propos. Habacuc ne dit pas que le juste vivra par « la foi », en général, mais par « sa » foi, la sienne qui lui est propre !

J’ai réalisé que durant les 25 ans de ministère à plein temps que nous avons vécu Cathy et moi, j’avais souvent compté (aussi) sur la foi des autres. Ce que nous ne sommes pas supposés faire.

Le cas le plus flagrant pour moi est notre séjour aux USA. Nous étions vraiment appelés par Dieu là-bas, mais après deux ans nous sommes rentrés, blessés, insécurisés et sans le sou ! Dieu m’a montré que j’avais plus mis ma foi dans le système américain pour nous soutenir et accueillir notre ministère que dans le Seigneur qui m’avait mandaté pour ce travail.

J’avais mis ma foi dans le fait que les gens vers qui j’étais envoyé allaient recevoir notre ministère. Cela n’étant pas le cas, j’ai alors douté du fait que nous étions appelés…

En relisant le livre de Jérémie, j’ai encore une fois constaté que lui non plus n’avait pas été reçu, écouté, suivi. D’un point de vue humain, il aurait pu se dire qu’il avait échoué dans la tâche que Dieu lui avait confiée puisque ses contemporains avaient fini par être déportés.

Mais ce qui fait le succès de notre travail n’est certainement pas le fait que les gens le reçoivent comme venant de Dieu, mais le fait que nous obéissions à ce dernier !

Or, pour obéir dans toutes circonstances et demeurer dans la paix, nous allons avoir besoin d’une foi indéfectible dans le fait que Dieu est « bon, fidèle et capable de tenir ses promesses », mais aussi que ses projets pour nous sont merveilleux.

« En effet, moi, je connais les projets que je forme pour vous, déclare l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. Alors vous m’appellerez et vous partirez, vous me prierez, et je vous exaucerai. Vous me chercherez et vous me trouverez, parce que vous me chercherez de tout votre cœur ». Jérémie 29 : 11-12

Si nous réalisons que Dieu a de bons projets pour nous, et que de plus il est bon, fidèle et capable de tenir ses promesses à notre égard, nous sommes prêts pour la plus grande des aventures. Nous pourrons alors vivre à son service et finir la course dans une joie complète !

Le problème cependant, c’est que nous nous préoccupons plus de nos projets personnels, quand ce ne sont pas nos projets pour Lui, que de Ses projets pour nous.

Combien de fois ai-je déclaré vouloir faire la volonté de Dieu alors qu’en même temps je remplissais mon agenda de mes projets, pour lesquels je ne demandais pas son avis, mais seulement sa bénédiction !

Et si vivre par la foi, c’était avant toute chose accepter que Ses projets prévalent sur les miens, sur mes envies, sur mes « droits », sur ma sagesse…

Je ne dis pas que nous ne devons rien faire tant qu’un ange de trois mètres de haut avec des ailes en or ne vienne nous parler. Je ne m’appelle, ni Gédéon, ni Marie ! Quand on trouve quelque chose de bien à faire, faisons-le sans attendre. Pas besoin d’un signe dans le ciel pour aimer son prochain ! Pas besoin d’une révélation pour travailler aux besoins de notre famille ! Pas besoin d’une prophétie pour être un témoin vivant de l’évangile ! Mais tout cela doit se faire en acceptant qu’à tout moment, Dieu puisse nous demander de tout laisser là et de le suivre.

Plusieurs dans les évangiles ont eu cette même réaction, tout lâcher et suivre Jésus. Certains ont abandonné leur travail, leur famille, leur bien-être. En fait tout ce qui faisait leur sécurité. Et Jésus ne leur promettait pas que les circonstances abonderaient dans leur sens, bien au contraire, Il leur promettait des persécutions !

À certains moments, ils étaient tout excités : « Même les démons nous étaient soumis ! » À d’autres ils étaient effrayés et perplexes : « Maître, cela ne te fait rien que nous soyons en train de mourir ? » À d’autre encore ils étaient dans l’incompréhension : « Que Dieu t’en garde, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. » Et puis parfois dans le renoncement : « Simon Pierre leur dit : je vais pêcher. Ils lui dirent : nous allons aussi avec toi. »

Tous donnèrent leur vie pour le Royaume de Dieu. Tous acceptèrent que quel que soit l’issue de leur appel, ils avaient fait le bon choix en abandonnant leur vie à la foi qu’ils avaient en Dieu. En fait, tous, furent des hommes qui jusqu’au bout « vécurent par la foi ! » Je prie pour qu’ils soient pour chacun d’entre nous l’exemple à suivre.

Cet article est tiré du Passeport pour des principes & des lois en vente sur la boutique de ce site.