Depuis plusieurs mois, l’actualité m’appelle à réfléchir s’il existe vraiment un moyen de pratiquer la justice dans ce monde, et un verset envahit mon esprit, dès que je commence à méditer ce sujet, souvent dans ma voiture en me rendant au travail. Si nous lisons bien le verset qui va suivre, nous nous apercevons qu’il nous donne très clairement une directive somme toute assez simple à comprendre, de ce que Dieu attend de nous.
Souvent, nous avons du mal à discerner ce que Dieu veut que nous fassions, mais, quand c’est écrit, si simplement, nous aurions tendance à l’ignorer ?
« On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; et ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu ».
Michée 6-8 : La Bible
D’après ce texte, si nous voulons vraiment pratiquer la justice, et en être par réciprocité au bénéfice, nous n’avons pas d’autre choix que d’aimer la miséricorde, même quand elle va à l’encontre de nos intérêts, et de marcher humblement avec notre Dieu.
Mais pour comprendre ce verset, il nous faudra tout d’abord réussir à nous accorder sur quelques définitions dont la compréhension n’est pas toujours partagée par tous.
Qu’est-ce que la Justice, pour commencer ?
Par essence, la justice semble polymorphe, en fonction des époques et des civilisations dans lesquelles elle est rendue. Pour la philosophie antique, elle est avant tout une valeur morale pratiquée dans un comportement alliant respect et équité à l’égard d’autrui. Elle rendrait l’être humain apte à évaluer et à juger les décisions et les actions, pour lui-même et pour autrui. Un fruit direct de la « connaissance » du bien et du mal acquise dans le jardin d’Eden.
Cette notion conduisant à une rétribution du mérite ou de la faute dans le respect de ce qui est conforme au droit. Mais cette conformité est culturelle et ses applications varient selon les coutumes, les traditions, les structures sociales, et les représentations collectives. Selon celles-ci, la justice renvoie à la liberté, l’égalité, l’équité, l’éthique, la paix sociale. La justice, qui du coup, est devenue « légalité », a perdu sa capacité à être une valeur au-dessus des contingences humaines, d’essence divine.
L’histoire de la justice est donc liée à l’histoire des peuples et des civilisations et elle n’a d’ancrage que dans l’homme et dans la culture populaire, opposant les « lois non écrites » de la conscience aux lois écrites de la cité. L’homme s’appuyant tour à tour sur celle qui lui sera la plus favorable.
Pratiquer la justice devient donc un exercice purement « humaniste », sujet à beaucoup d’interprétations, si on le sépare d’un fondement plus universel qui serait au-dessus des intérêts égoïstes de chacun. Ce fondement, à mon avis, ne pouvant être que divin.
Réfléchissons maintenant à ce qu’est la miséricorde ?

Elle est définie généralement comme une forme de compassion vis-à-vis du malheur d’autrui à laquelle s’ajoute une notion de générosité, de bonté gratuite. Dans les religions abrahamiques, la miséricorde est une caractéristique de Dieu dont les humains doivent s’inspirer.
Elle doit nous pousser à offrir à un coupable, à un vaincu, à celui qui faillit, un pardon accordé par pure bonté. C’est l’attribut de Dieu qui met en œuvre son dessein de salut pour l’humanité, exprimé dans Jean 3 : 16.
Léon Bloy, un romancier du 19e siècle, disait : « Un homme couvert de crimes est toujours intéressant. C’est une cible pour la miséricorde ».
La miséricorde ne s’accorde pas aux innocents, mais au coupable. Si Dieu nous l’accorde, c’est bien parce que nous sommes coupables. Il nous acquitte et fait de nous ses enfants par pure bonté.
De la chute à la rédemption.
Le problème vient du fait que nous ayons choisi de déterminer nous-mêmes ce que nous considérions comme le bien et le mal.
Qu’est-il arrivé dans le jardin d’Eden, qu’a été le résultat de la désobéissance ? De quoi pouvait bien être constituée cette « connaissance » pour qu’elle soit si nocive et entraîne un tel désastre, à savoir l’exil d’Adam du Gan Eden et la chute de la création tout entière ?
La réponse tient peut-être en un mot : « interprétation ».
En effet, toute réalité devient, dès lors, sujette à l’interprétation de chacun. De cela résulte l’absence d’une vérité qui transcenderait les différences.

On est entré dans le monde de l’ambivalence. Le doute s’est immiscé dans les esprits. Par exemple, la première chose qui s’impose, à la lumière de la nudité tout juste découverte par le premier couple, c’est la différence entre l’homme et la femme. Elle (ou lui) n’est pas comme moi. De, « nous sommes différents » à « nous sommes ennemis », il n’y a qu’un pas.
On ne cherche pas à comprendre l’autre, on cherche à lui faire porter notre propre culpabilité. Quand on l’écoute, ce n’est que pour trouver dans son discours l’argument qui nous permettra de l’accuser. À nos yeux, notre point de vue est toujours supérieur au sien. Le pire, c’est que nous faisons la même chose à l’égard de Dieu.
C’est la faute de cette femme, déclare Adam, mais ne serait-ce pas aussi la faute de Dieu ? Adam, à peine le fruit avalé, répondra à Dieu, avec une certaine malice : « La femme que Tu as placée à mes côtés », se déresponsabilisant déjà, et cherchant un coupable pour se dédouaner.
Le jugement sur les choses, dès lors, ne peut plus être objectif. On prête des intentions à tout et à tous, et l’on se perd dans l’imbroglio de nos propres craintes. La confusion a pris la place de la réalité, et notre vue s’en trouve troublées pour ne pas dire complètement déformées. Nous rejetons l’autre, car nous y voyons nos propres fautes et nous ne pouvons pas imaginer qu’il pourrait agir différemment que nous.
À partir de là, c’est la bible, la Parole de Dieu, qui nous devra nous enseigner ce qu’est le bien, ce que Dieu attend de nous, mais il semble que nous soyons incapables d’accomplir Sa volonté ! Alors, le Père, lent à la colère et riche en bonté, nous accorde Sa justice. Il fait porter la condamnation sur Son Fils. Il exerce pleinement Sa miséricorde.
Nous voulons et réclamons la grâce, mais en même temps nous voudrions que « justice nous soit rendue » dès que quelque chose nous atteint et que nous considérons que nos droits n’ont pas été respectés. Mais sommes-nous prêts à faire grâce aux autres ?
Nous préférons, hélas, nous armer d’une pierre, pour exercer une justice qui s’appuierait sur notre propre jugement, qui, par nature, est biaisé, plutôt que d’appliquer à l’autre la miséricorde, qui est l’expression même de la justice de Dieu.

« Que celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre » a été la réponse de Jésus à ce type de revendication. Je me suis souvent posé la question de savoir ce que le Seigneur avait bien pu écrire dans le sable juste avant de faire cette déclaration. Je pense plutôt, aujourd’hui, à ce que les gens ont bien pu y lire, au moment de se baisser pour ramasser leur « pierre de justice ». Peut-être la liste de leur propre péché.
c’est magnifique Mikael,
oui cession de manger des fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
mangeons au travers de yeshoua notre sauveur le fruit de la vie.
Soyez bénis