Il y a peu, en quelques semaines, des centaines de réfugiés se sont noyés au large des côtes Maltaises. Une ONG a même décidé de faire un procès au gouvernement maltais qui aurait pu et dû secourir ces gens, mais ne l’a pas fait.
Comme si cela n’était pas suffisamment choquant comme ça, j’ai entendu de plusieurs chrétiens qui défendaient le gouvernement. Ils déclaraient qu’ils préféraient voir 100 migrants se noyer plutôt que de les voir débarquer et mettre à mal la culture et les valeurs « chrétiennes » de Malte !
J’ai demandé à ces gens de m’expliquer les valeurs « chrétienne » sur lesquelles ils se basaient pour dire de telles choses ? Ils m’ont répondu : « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde et encore moins des migrants illégaux ».
Dubitatif, je leur ai rappelé Deutéronome 10 : 17-18 . « Car l’Éternel, votre Dieu, … qui fait droit à l’orphelin et à la veuve, qui aime l’étranger et lui donne la nourriture et des vêtements. Vous aimerez l’étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte ».
En d’autres termes…
DIEU VEUT QUE SON PEUPLE OFFRE REFUGE AUX RÉFUGIÉS
Dans Deutéronome, au chapitre 24 : 18-20, Moïse développe de manière plus poussée ce que ce signifie pour le peuple racheté de Dieu que d’agir avec compassion envers les personnes désavantagées et déplacées : “Tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’a racheté ; c’est pourquoi je te donne ces commandements à mettre en pratique. Quand tu moissonneras ton champ, et que tu auras oublié une gerbe dans le champ, tu ne retourneras point la prendre. Elle sera pour l’étranger, pour l’orphelin et pour la veuve, afin que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tout le travail de tes mains. Quand tu secoueras tes oliviers, tu ne cueilleras point ensuite les fruits restés aux branches : ils seront pour l’étranger, pour l’orphelin et pour la veuve.”
La justice pour les réfugiés a littéralement été gravée dans la Bible. Elle se résume à cela : soyez plein de grâce parce que vous avez reçu la grâce vous-mêmes ! Il n’est donc pas étonnant que le concept d’une hospitalité pleine de miséricorde ait été parfaitement saisi par Job, alors qu’il déclare : Job 31:32 : “Si l’étranger passait la nuit dehors, si je n’ouvrais pas ma porte au voyageur…”
Jésus, un migrant dès le plus jeune âge !

Matthieu 2:15 : « Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Égypte. Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode, afin que s’accomplisse ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : J’ai appelé mon fils hors d’Égypte ».
Dans le Nouveau Testament, il est important de relever le fait pourtant simple, mais trop souvent négligé que Jésus lui-même était un réfugié ! Alors que le Fils de Dieu n’était qu’un tout petit enfant, ses parents ont dû fuir en Égypte pour le protéger du régime meurtrier d’un dirigeant tyrannique.
Combien de parents ont réagis comme Joseph et Marie, fuyant des pays en guerre ou en famine pour sauver leurs enfants.
Tout comme Jacob avait été un migrant économique en se rendant en Égypte et comme 90 % de la population des USA.
N’auriez-vous pas fait de même ? Moi si ! Mes arrière-grands-parents étaient des migrants qui ont quitté l’Italie, Malte et Palma de Majorque pour des raisons strictement économiques.
Il est bizarre de voir que lorsqu’un Africain ou un Arabe quitte son pays, il devient un « migrant », alors que lorsqu’un Français ou un Anglais fait de même, c’est un « expat » ! (Sic)
En voyant sur nos écrans de télévision ces parents désespérés, s’efforçant d’atteindre cette sécurité qu’ils espèrent obtenir à l’étranger, nous devrions être d’autant plus émus de compassion, que cela a été le même chemin que Christ a dû emprunter.
L’hospitalité, un commandement !
L’hospitalité devrait être un enjeu majeur pour l’église puisqu’elle est au cœur de l’Évangile qui est essentiellement l’histoire d’un grand et généreux Roi qui ouvre son cœur, sa maison et qui invite à sa table ses ennemis. Comprendre le caractère radical de l’hospitalité de Dieu envers nous est crucial si nous voulons comprendre et obéir aux enseignements du Nouveau Testament tels que :

- « Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière. Pourvoyez aux besoins des saints. Exercez l’hospitalité. » Romains 12, 12-13
- « Avant tout, ayez les uns pour les autres un ardent amour, car l’amour couvre une multitude de péchés. Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmures. Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu ». 1 Pierre 4, 8-10
- « Persévérez dans l’amour fraternel. N’oubliez pas l’hospitalité ; car en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir. Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers ; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps. » Hébreux 13, 1-3
La crainte, l’arme parfaite du diable !
En fait, ces chrétiens à Malte ont clairement exprimé ce qui motivait leur déclaration : la crainte. Dans la bible, celle-ci a fait faire bien des erreurs. D’Adam qui a peur dans le jardin d’Éden et qui se cache de Dieu à la première ville construite par Caïn afin de lutter contre la peur de l’errance à laquelle il a été condamné après le meurtre de son frère. Du mensonge d’Abraham vis-à-vis de sa femme qu’il dira être sa sœur à la peur d’Israël devant Canaan. De la terreur des disciples devant Jésus qui vient à eux dans la tempête à celle qui pousse Pierre à renier son ami dans le jardin de Caïf, Satan a su manipuler avec ce sentiment le cœur des hommes pour qu’ils aillent à l’encontre de leur Dieu.
Plutôt que de craindre l’arrivée des migrants et le cortège de problèmes réels que cela implique, l’église et les chrétiens devraient y voir une réelle opportunité d’atteindre avec l’évangile des gens inatteignables habituellement.
Je comprends que ces craintes puissent paniquer les gouvernements… mais l’église ?!? Pour rappel, « celui qui voudra sauver sa vie la perdra… »
Nous serons jugés selon notre hospitalité
Je conclurai cet article avec les paroles de Jésus-Christ :

« Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez rendu visite ; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi.
Mikaël