Trop de lumières tuent … la Lumière

Ou apprendre à ne pas courir après les “révélations”!

Il y a quelques années, lorsque Cathy et moi réalisions notre voyage, entre la France et Israël sur notre voilier « Indeed », nous avons été pris dans la pire des tempêtes. Alors que la météo marine annonçait un vent de Nord-est force 3 pour notre traversée vers la Sicile, nous avons essuyé après 3 heures de navigation à une tempête force 8/9. En quelques minutes, le vent avait déchirée notre voile. Nous étions contraints de faire demi-tour vers le port le plus proche qui était à une dizaine de miles nautique, Porto di Calla Gonone.

Notre pilote automatique étant incapable de garder le cap dans une telle tempête, j’envoyais Cathy à l’intérieur et je barrais à la main, attaché dans le cockpit des heures durant.

Le moteur à fond, le vent contraire nous faisait parfois reculer et il nous fallut plus de 6 heures pour approcher enfin de la côte et voir les lumières du village de pécheurs où nous voulions nous abriter.

Il était près de onze heures du soir, la nuit était d’encre et je m’approchais peu à peu de l’entrée du port. Mais je fus soudain complètement perdu.

Avec toutes les lumières des restaurants, des bars, des néons de toutes les couleurs, impossible de trouver les lumières rouges et vertes qui marquent les entrées des ports.

Les vagues étaient très fortes et je les entendais se briser sur la jetée que je ne voyais pas, ébloui par toutes ces lumières sur les quais. J’ai cru à ce moment-là que nous allions nous fracasser sur les rochers et que notre dernière heure était arrivée. J’avais l’impression de voir Satan se rire de nous au cœur de la tempête.

Je commençais alors à longer la plage que j’avais repéré sur la carte quand soudain, sur le fond noir du ciel vers le large, je vis une petite lumière verte qui clignotait. Enfin j’avais repéré l’entrée du port. Je m’y engageais et dix minutes plus tard, avec l’aide de personnes sur le quai, nous étions amarrés et sauvés. En écrivant ces lignes, je suis encore rempli d’émotion à ces souvenirs. Mais ce n’est pas pour vous faire trembler au récit de nos aventures que j’écris cet article aujourd’hui.

Nous vivons depuis quelques mois, une tempête spirituelle et dans nos âmes, Cathy et moi, et il y a quelque temps, durant une veille de prière, j’ai soudain revu dans l’esprit notre arrivée dans ce petit port sarde. Nous avions pris un temps de jeûne et prières et le premier jour, j’ai entendu Dieu me dire : ne cherchez pas des réponses, cherchez ma présence.

C’est dur de ne pas chercher de réponses « prophétiques » quand notre cœur est plein de questions et quand notre avenir semble en dépendre. Mais à force de chercher des réponses, nous ouvrons parfois (souvent ?) nos cœurs à toutes sortes de paroles.

C’est le « syndrome du papillon de nuit », on se rapproche des lumières les plus vives, on veut y voir plus clair, et parfois, on s’y brule les ailes…

Ainsi, j’ai vu ces derniers temps beaucoup de gens à la recherche de paroles « prophétiques » concernant le Covid, les élections américaines, la réouverture des églises, leur vie de tous les jours. Dès qu’ils avaient trouvé, ils en faisaient grande publicité sur leur Facebook, WhatsApp et autres réseaux sociaux pour finir pratiquement en dépression quand l’opposé de ces paroles arrivait. Parfois, à peine remis de leurs émotions, ils repartaient en chasse de la prochaine prophétie à partager sur leur mur de nouveau.

Je suis toujours septique quand un prophète explique par une nouvelle prophétie pourquoi la dernière ne s’est pas réalisée. Dieu ne nous dit-il pas que nous reconnaitrons les vrais prophètes de par le fait que leurs paroles se réalisent ? (Jérémie 28-9).

Nous avons confondu « marcher par l’esprit » et être conduit par les prophéties.
Mais que signifie « marcher par l’esprit » ?

En faisant une recherche dans Google, j’ai trouvé ce genre de définition : « Marcher par l’Esprit signifie mener sa vie sous la conduite du Saint-Esprit, être à son écoute, le laisser tout contrôler et surtout lui obéir ».

Ce genre de définition, je l’avoue ne me satisfait pas vraiment.

Je suis convaincu que marcher par l’esprit fait référence à notre esprit à nous.

À l’image de Dieu, nous avons été créés « trinitaires ». Nous sommes corps, âme et esprit.

  • Notre corps est facile à définir : c’est tout ce qui en nous est physique.
  • Notre âme, c’est plus compliqué. Pour faire simple, c’est tout ce qui en nous n’est pas physique, mais n’est pas spirituel non plus (on dira donc le psychique, la culture, les souvenirs, l’éducation, etc.).
  • L’esprit, c’est ce qui nous avait été donné et qu’aucune autre créature n’avait reçu. Le Souffle divin. Ce qui est mort avec le péché et qui est revenu à la vie avec la nouvelle naissance.

Au commencement, notre être devait être conduit par notre esprit, ce qui devait permettre à notre âme et à notre corps de prospérer. Le jour où notre esprit est mort, à cause du péché, c’est notre âme qui a pris le relais. C’est à l’âme que Satan s’est adressé lorsqu’il est allé parler à Ève. C’est à votre âme qu’il s’adresse quand il vient vous tenter.

Aujourd’hui, notre foi en Christ a permis à notre esprit de vivre à nouveau, et Paul, dans Galates nous invite à rétablir son autorité dans notre être. Ainsi, nous sommes censés ne plus laisser nos instincts primaires (corps) ni nos émotions, instables par nature, conduire notre existence. Notre esprit, lui seul apte à une relation avec L’Esprit de Dieu, doit enfin prendre le contrôle.

Nous avons déjà tout en nous, pour comprendre et mettre en œuvre la volonté de Dieu.

Les prophéties peuvent bien sûr nous confirmer tel ou tel point, mais on ne peut pas attendre ces interventions divines pour marcher dans l’esprit au quotidien.

Alors, à nous de faire en sorte que notre esprit, en passant de plus en plus de temps avec l’Esprit, avec la Parole le Fils et avec le Père, puisse apprendre à conduire notre vie. Qu’il sache prendre soin de notre âme sans s’y soumettre, et qu’il respecte notre corps pour que son service pour le Royaume dure le plus longtemps possible.

Mikael REALE

4 thoughts on “Trop de lumières tuent … la Lumière”

  1. Parfaitement trop de lumiere nous aveugle. C est comme trop de bruitnous assourdit et nous n aurons pas forcement la bonne reaction si on nous hurle dessus

  2. Shalom les amis
    Nous sommes très en accord avec ton partage.
    Merci pour votre encouragement à marcher les yeux levés vers Lui.. dans cette marche par l’esprit.
    Amitiés et bisous
    Jacques et Joëlle

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